mercredi 4 août 2010

"Elitisme républicain" à l'allemande

La direction souhaite promouvoir une émolation entre chercheurs. Ainsi, il a introduit, il y a quelques années, un système de "points de qualité-recherche" : pour chaque publication, participation à des jurys de thèse, etc., etc., tout enseignant obtient des points convertis en une somme d'argent qui, annuellement, est versé au budget de fonctionnement de son unité de travail.

Excellente idée, concept innovateur ; on ne peut que féliciter la direction pour une telle initiative !
Chaque chercheur est informé, par lettre papier (!), de ses "émoluments".

Cependant, version allemande de l'élitisme républicain français, que cette émulation ne se sache sûr tout pas ! Le classement individuel est tenu secret, exprès, car l'équivalent allemand de la "loi de liberté et informatique", interdit, semble-t-il, la publication d'un listing nominatif. Ce sont des données sensibles, me dit-on. De plus, m'informe-t-on lorsque j'insiste, les autres collègues, ayant moins de points de qualité-recherche pourraient envier le chercheur qui en auraient plus…
D'accord, s'il faut dissimuler les efforts individuels, rendons alors public le classement par laboratoire ou par unité. Que nenni ! Ce classement par unité, "plus neutre", est également tenu secret. Je pourrais avoir connaissance du classement de mon unité, à titre individuel ,si je ne divulgue pas l'information…

Une bonne administration bureaucratique veut bien promouvoir un peu d'élitisme, mais surtout pas trop, car le principe d'égalité entre fonctionnaires, tout enseignant-chercheur universitaire l'est, est l'ordre suprême…

Pour la petite histoire : comme toute bureaucratie traditionnelle a du mal a garder ses secrets, j'ai quand même pu savoir que mon laboratoire dans son ensemble et moi-même, à titre individuel, nous faisons partie des meilleurs du classement. Mais surtout, ne le racontez à personne ; cela pourrait faire des jaloux - et c'est "top secret"…

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